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Vitamines B microencapsulées pour les vaches : plus de lait, moins d’émissions

Une étude dirigée par l’Université ¾ÅÉ«ÊÓÆµ révèle qu’en améliorant l’efficacité de la production, un additif alimentaire entraîne une réduction des besoins en terres et en eau des troupeaux laitiers
A closeup of a row of cows eating hay from a trough. A person holds out their cupped hands to offer feed to one of the cows.
Image par Getty Images.
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 11 December 2025

Une nouvelle étude internationale menée par l’Université ¾ÅÉ«ÊÓÆµ, en collaboration avec Jefo Nutrition, montre que l’ajout de vitamines B microencapsulées à l’alimentation des vaches laitières peut réduire sensiblement les émissions de gaz à effet de serre, tout en augmentant le rendement laitier et la qualité du lait. Dans sept pays, l’utilisation de cet additif a entraîné une réduction du potentiel de réchauffement planétaire – mesure des répercussions climatiques reconnue à l’échelle internationale – atteignant 18 %.

Les scientifiques ont calculé qu’au Canada seulement, son utilisation permettrait de réduire les émissions de carbone de cinq cent mille tonnes. Pour parvenir à ce chiffre, ils ont tenu compte non seulement des émissions provenant des vaches et de leur fumier, mais aussi d’autres volets de la production laitière, tels que l’entreposage et le transport des aliments.

« La production animale représente environ 11 à 19 % des émissions mondiales, et l’alimentation est l’un des leviers les plus faciles à actionner pour les producteurs », explique Ebenezer Miezah Kwofie, coauteur de l’étude et professeur adjoint en génie des bioressources à l’Université ¾ÅÉ«ÊÓÆµ. « Notre objectif était d’examiner ce qui peut être fait pour réduire les émissions grâce aux additifs alimentaires et de déterminer comment les variations d’une région à l’autre modifient la dynamique. »

La biologie des vaches prise en compte

La plupart des suppléments vitaminiques se dégradent dans le rumen, le deuxième estomac de la vache, avant de pouvoir être entièrement absorbés. L’équipe a utilisé des vitamines B microencapsulées conçues pour court-circuiter le rumen et libérer les nutriments dans l’intestin grêle, où l’absorption est maximale.

« Habituellement, on utilise des vitamines non protégées après le vêlage, lorsque la lactation inflige un stress important à l’animal », précise , doctorant et coauteur de l’étude. « Ainsi, elles sont libérées au bon moment. »

Cette amélioration de l’efficacité nutritionnelle a entraîné une hausse du volume de lait produit, ainsi qu’une augmentation de sa teneur en matières grasses et en protéines, des éléments clés pour la fixation du prix du lait. Comme les vaches généraient davantage de lait par unité d’aliment consommée, les répercussions environnementales par kilogramme de lait ont diminué. Cette optimisation a également réduit la pression sur les terres agricoles et les ressources en eau nécessaires à la culture des plantes fourragères.

Méthodologie et variations régionales

Le partenaire d’affaires a mené des essais dans des fermes commerciales en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe et en Australie, sur des périodes de lactation de 120 à 213 jours. Les ingrédients et la composition nutritionnelle des rations alimentaires ont été uniformisés afin de permettre aux chercheurs d’isoler l’effet de l’additif.

Les répercussions environnementales ont été évaluées conformément à la et au guide de la Fédération internationale du lait, qui mesure les émissions tout au long du cycle de vie, de la production initiale jusqu’à la sortie de la ferme. Les scientifiques ont étudié le potentiel de réchauffement planétaire par kilogramme de lait corrigé pour la matière grasse et les protéines, mesure de référence qui tient compte de la valeur énergétique du lait et permet des comparaisons équitables entre les régions.

Les différences régionales ont permis à l’équipe d’évaluer l’influence des variations d’alimentation et de climat sur l’efficacité du supplément. Les baisses les plus marquées ont été constatées en Amérique latine, atteignant 18 % au Mexique et 10 % au Chili.

Le coût environnemental lié à la fabrication et au transport de l’additif était minime, représentant moins de 0,02 % de l’empreinte carbone totale par kilogramme de lait corrigé.

Prochaines étapes

L’équipe prévoit de modéliser des scénarios de déploiement à l’échelle nationale et d’examiner des combinaisons avec d’autres additifs, notamment ceux qui ciblent plus directement les émissions de méthane. Elle souhaite également concevoir des outils qui aideront les agriculteurs et agricultrices à communiquer leurs réductions d’émissions aux détaillants et aux consommateurs.

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L’article « », par Prince Agyemang, Ebenezer M. Kwofie, Ludovic Lahaye, Melissa Otis, Emilie Fontaine, Victoria Asselstine, Aubin Payne et Greg Thoma, a été publié dans Sustainable Production and Consumption en octobre 2025.

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