Propagation du cancer : percée susceptible de modifier le traitement des métastases

Une Ă©quipe de recherche dirigĂ©e par l’UniversitĂ© ľĹÉ«ĘÓƵ vient de rĂ©aliser une percĂ©e dans notre comprĂ©hension de la propagation du cancer.
En effet, une étude clinique menée, dans le cadre d’une collaboration de recherche, chez des personnes atteintes d’un cancer de l’ovaire ou d’un cancer colorectal a révélé que les cellules cancéreuses se déplaçaient dans la circulation sanguine sous forme de grappes plus fréquemment qu’on le pensait auparavant. Cette découverte pourrait permettre aux médecins de repérer plus rapidement les personnes exposées à un risque élevé de propagation du cancer vers d’autres organes et, ainsi, orienter leurs décisions de traitement. De plus, elle ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques.
PubliĂ©e dans Communications Medicine, a Ă©tĂ© menĂ©e par les spĂ©cialistes en recherche et soins cliniques que voici : Anne-Marie Mes-Masson, Ph. D., et la Dre Diane Provencher, du Centre hospitalier de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al; le Dr Peter Metrakos, de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© ľĹÉ«ĘÓƵ; et Luke McCaffrey, Ph. D., de l’Institut du cancer Rosalind-et-Morris-Goodman, affiliĂ© Ă l’UniversitĂ© ľĹÉ«ĘÓƵ.
Au Canada, environ est causé par un cancer. Dans la plupart des cas, ce n’est pas la tumeur initiale qui est mortelle, mais bien la dissémination du cancer vers d’autres organes, soit les métastases : après s’être détachées de la tumeur, les cellules tumorales circulantes (CTC) pénètrent dans la circulation sanguine et forment de nouvelles tumeurs ailleurs dans l’organisme. Dans de rares cas, un groupe de CTC se détache et les cellules restent agglutinées les unes aux autres, formant une grappe.
« Selon nos observations, il n’est pas impossible que l’on ait sous-estimĂ© le rĂ´le de ces grappes dans la formation de mĂ©tastases. On a dĂ©couvert rĂ©cemment que les grappes Ă©taient plus efficaces pour la formation de mĂ©tastases, mais comme elles Ă©taient indĂ©tectables chez la plupart des personnes, leur contribution Ă la propagation de la maladie n’était pas prise en compte », explique David Juncker, auteur en chef, professeur titulaire et directeur du DĂ©partement de gĂ©nie biomĂ©dical de l’UniversitĂ© ľĹÉ«ĘÓƵ.
Une méthode de microfiltration révolutionnaire
L’équipe de recherche a fait cette découverte grâce à une méthode de microfiltration qu’elle a mise au point dans le but de capturer les grappes de cellules cancéreuses se déplaçant dans le sang.
« Notre hypothèse était que lors du traitement des échantillons, les grappes se disloquaient en raison des méthodes de filtration utilisées. Nous avons donc mis au point une méthode plus douce permettant d’isoler ces grappes sans les disloquer. Et nous avons découvert beaucoup plus de grappes de CTC que les quantités signalées jusqu’alors », souligne le Pr Juncker.
La technologie en question fait appel à une membrane microfiltrante ultra-fine – environ le cinquième de l’épaisseur d’un cheveu humain – dotée de minuscules pores qui retiennent les cellules cancéreuses et les grappes de cellules cancéreuses, mais laissent passer les cellules sanguines plus petites.
De nouvelles avenues thérapeutiques
Dans la prochaine phase de recherche, on utilisera cette nouvelle méthode comme outil diagnostique pour la détection de CTC dans le cancer colorectal avec métastases hépatiques, l’une des formes de la maladie la plus difficile à traiter.
Les grappes de CTC pourraient permettre de classer les patients suivant le risque, faible ou élevé, auquel ils sont exposés et d’adapter le traitement en conséquence. Par ailleurs, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour la mise au point de stratégies thérapeutiques et pour le suivi du traitement par la surveillance des grappes de CTC.
« Si les grappes sont des éléments clés de la propagation du cancer, ajoute Anne-Marie Mes-Masson, peut-être pourrait-on stopper la formation de métastases en les détruisant. »
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L’article « », par Anne Meunier et David Juncker et coll., a été publié dans Communications Medicine.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ a Ă©tĂ© financĂ©e par les Instituts de recherche en santĂ© du Canada et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en gĂ©nie du Canada.